La demande d’expertise in futurum exige la démonstration d’un intérêt légitime

La demande d’expertise in futurum exige la démonstration d’un intérêt légitime

La demande d’expertise in futurum exige la démonstration d’un intérêt légitime 150 150 Haize Fresko Avocats

CONTRATS PRIVES – Cass., civ. 3ème, 2 février 2022, n° 21-11.051


🔔 Dans un arrêt en date du 2 février dernier, (Cass. Civ. 3, 2 février 2022, n° 21-11.051), la Cour de cassation rappelle que si une procédure au fond est manifestement vouée à l’échec, cela fait obstacle à la caractérisation d’un intérêt légitime au sens de l’article 145 du code de procédure civile relatif aux expertise in futurum, et, partant, à la désignation d’un expert.

Il en est notamment ainsi lorsqu’il existe une prescription (en ce sens, voir par exemple, Cass. Civ. 2, 30 juillet 2020, n° 18-24.757), empêchant l’engagement au fond de la responsabilité du constructeur sur le fondement de la garantie décennale.

Dans cette hypothèse, l’action au fond étant manifestement vouée à l’échec, les demandeurs n’ont aucun intérêt légitime à solliciter la désignation d’un expert sur le fondement de l’article 145 du code de procédure civile, et leur demande en ce sens doit être rejetée.

👉 Ce rappel de la Cour mérite d’être souligné, le traitement des demandes d’expertise judiciaire paraissant finalement relativement « automatique », sans que se pose forcément la question de l’intérêt légitime.